Les apparitions de FATIMA

Cantiques à Notre-Dame de Fatima

 

13 février 2005 : Retour à Dieu de Lucie Dos Santos, âgée de 97 ans

 

FATIMA

A FATIMA Marie a parlé...

L’ÉVÉNEMENT DE FATIMA

Lucie, témoin privilégié

Nous empruntons le récit des événements de la Cova da Iria à la voyante survivante, Lucia dos Santos, devenue aujourd'hui Soeur Marie-Lucie du Coeur Immaculé, au Carmel de Coimbra. C'est la traduction des feuillets qu'elle a remis en 1941 à l'évêque de Leiria-Fatima, pour répondre à son désir d'avoir une relation définitive des apparitions de la Vierge, telle qu'elle en avait été le témoin en compagnie de François et de Jacinthe, entre le 13 mai et le 13 octobre 1917. Il y a beaucoup d'autres sources de documentation. On en prépare l'édition critique complète. En attendant, il nous a semblé que la relation qu'on appelle le IVe mémoire de Soeur Lucie suffit à l’essentiel. La religieuse était alors chez les Soeurs ''Dorothée'' obligée à l'incognito absolu. Elle a écrit son texte rapidement, appuyée sur une vieille caisse dans le grenier du couvent, sans s’attarder aux détails. C'est l'ensemble, tel qu'elle pouvait le saisir en pleine maturité spirituelle, avec le recul du temps. Certains doutes se sont élevés sur une possible élaboration personnelle de la voyante, de telle sorte qu'il y aurait une discontinuité entre la réalité du message de 1917, et les récits postérieurs. Ceux qui ont élevé ces difficultés ignoraient l'existence de nombreux documents, non encore livrés au public, qui établissent clairement l'unité de ce qu'on peut appeler "le message de Fatima". Voici donc la relation de Soeur Lucie.

Les apparitions de l'Ange

Au printemps 19l6 Je ne peux pas préciser les dates avec exactitude, parce que, à cette époque, je ne savais compter ni les années, ni les mois, ni même les jours de la semaine. Il me semble cependant que ce devait être au printemps de 1916, lorsque l’Ange nous apparut, pour la première fois, à notre "Loca" du "Cabéço". J'ai déjà dit, dans ce que j'ai écrit sur Jacinthe, comment (ce jour-là) nous avions monté la pente, à la recherche d'un abri, et comment, après avoir mangé là, et récité le chapelet, nous avons commencé à voir à une certaine distance, au-dessus des arbres qui s'étendaient du côté du Levant, une lumière plus blanche que la neige qui avait la forme d'un jeune homme, lumière transparente, plus brillante qu'un cristal traversé par les rayons du soleil. À mesure que l'apparition s'approchait, nous distinguions mieux ses traits. Nous étions surpris, comme absorbés, et nous ne disions mot. En arrivant près de nous, (l'ange) nous dit : "Ne craignez pas ! Je suis l’Ange de la Paix. Priez avec moi ! "Et, s'agenouillant à terre, il baissa le front jusqu'au sol. Poussés par un mouvement surnaturel, nous l'avons imité, et nous avons répété les paroles que nous lui entendions prononcer :

Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas et ne vous aiment pas".

Après avoir répété trois fois cette prière, il se releva et nous dit :
"Priez ainsi : Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications".

plus parler entre nous. Le jour suivant, nous sentions encore notre esprit enveloppé dans cette atmosphère, qui ne disparut que très lentement. Aucun de nous n'eut l'idée de parler de cette Puis il disparut. L'atmosphère de surnaturel qui nous enveloppait était si intense, que, pendant un grand espace de temps, nous perdîmes presque conscience de notre propre existence. Nous restions dans la position où il nous avait laissés, répétant sans cesse la même prière. La présence de Dieu se faisait sentir d'une manière si intense et si intime que nous n'osions même apparition. Il ne fut même pas nécessaire de recommander le secret. L'apparition nous l'imposait par elle-même. C'était quelque chose de si intime qu'il n'était pas facile de prononcer sur elle la moindre parole. Elle nous fit peut-être aussi plus d'impression, parce que c'était la première fois qu'elle se montrait à nous d'une manière aussi manifeste.

En été 1916 la seconde (apparition de l’Ange) a dû avoir lieu au fort de l'été, durant les jours de forte chaleur où nous revenions avec le troupeau vers le milieu de la matinée pour le sortir de nouveau sur le tard. Nous passions le temps de la sieste à l'ombre des arbres qui entouraient le puits, dont j'ai parlé déjà plusieurs fois, et que mes parents possédaient dans le terrain que nous appelions l"'Arneiro". Soudain, nous vîmes le même Ange auprès de nous :

"Que faites-vous? (nous dit-il) Priez! Priez beaucoup, Les Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut des prières et des sacrifices".
- Comment devons-nous nous sacrifier ? demandai-je.
- "De tout ce que vous pourrez, offrez un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs. Attirez ainsi la Paix sur votre Patrie. Je suis son Ange gardien, l'Ange du Portugal. Surtout acceptez et supportez les souffrances que le Seigneur vous enverra".

Ces paroles de l’Ange se gravèrent dans notre esprit comme une lumière qui nous faisait comprendre ce qu'est Dieu, combien il nous aime et veut être aimé de nous, la valeur du sacrifice et combien il lui est agréable, comment par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs. Aussi, dès ce moment, nous avons commencé à offrir au Seigneur tout ce qui nous mortifiait, mais sans chercher à nous imposer des pénitences particulières, sauf celle de passer des heures entières, prosternés sur le sol, à répéter la prière que l’Ange nous avait enseignée.

En automne 1916

La troisième apparition a dû avoir lieu, il me semble, en octobre ou à la fin de septembre, parce que nous n’allions déjà plus passer à la maison les heures du milieu du jour...Après avoir dépassé la "Pregueira" (qui est une petite oliveraie appartenant à mes parents), nous sommes allés à la grotte en contournant la pente de la colline du côté d'Aljustrel et de casa Velha. Nous y avons récité notre chapelet et la prière que l’Ange nous avait apprise à la première apparition. A ce moment, il nous apparut pour la troisième fois, tenant dans ses mains un calice, et, au-dessus de lui, une hostie d'où tombaient dans le calice quelques gouttes de sang. Laissant le calice et l'hostie suspendus dans l'air, il se prosterna à terre et répéta trois fois cette prière :

"Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences dont il est lui-même offensé, et par les mérites infinis de son Très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs".

Puis, se relevant, il prit de nouveau le calice et l'hostie, me donna l'hostie et donna à boire à Jacinthe et à François le contenu du calice, en disant en même temps : "Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes, et consolez votre Dieu".
Il se prosterna de nouveau à terre et répéta avec nous encore trois fois la même prière : Très Sainte Trinité;.." et il disparut. Poussés par la force surnaturelle qui nous enveloppait, nous avions imité l’Ange en tout, et en nous prosternant comme lui, nous avions répété les mêmes prières qu'il disait. La force de la présence de Dieu était si intense qu'elle nous absorbait en nous anéantissant presque complètement. Elle paraissait même nous priver de l'usage des sens corporels et cela pendant un long espace de temps. Ces jours-là nous avons accompli les actes matériels comme poussés par cette force surnaturelle qui nous y portait. La paix et le bonheur que nous éprouvions était grands, mais tout intimes, et notre âme était complètement concentrée en Dieu. L'abattement physique qui nous paralysait était aussi très grand. Je ne sais pourquoi, mais les Apparitions de Notre Dame produisaient en nous des effets bien différents. La même joie intime, la même paix et le même bonheur. Mais au lieu de cet abattement physique, un certain besoin d'expansion ; au lieu de cet anéantissement dans la divine présence, une allégresse débordante ; au lieu de cette difficulté à parler, un certain enthousiasme communicatif.

Les apparitions de la Vierge

Le 13 Mai 1917

Alors que je m'amusais avec Jacinthe et François, en haut de la pente de la Cova da Iria, à faire un petit mur autour d'un buisson, nous avons vu soudain comme un éclair.» Il vaut mieux retourner à la maison", dis-je à mes cousins. Voilà un éclair. Il pourrait venir un orage". - ''Oh ! Oui ! '‘, répondirent-ils.
Nous avons commencé à descendre la pente, en poussant les brebis dans la direction de la route. En arrivant plus ou moins au milieu de la pente, à peu près à la hauteur d'un grand chêne vert qu'il y avait là, nous avons vu un autre éclair et, quelques pas plus loin, sur un petit chêne vert, une Dame toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil, et qui répandait de la lumière autour d'elle...Nous nous sommes arrêtés, surpris par l'apparition. Nous étions si près d'elle que nous nous trouvions dans la lumière qui l'environnait, ou qui émanait d'elle, peut-être à un mètre et demi de distance, plus ou moins. Alors, Notre-Dame nous dit :
- N'ayez pas peur ! Je ne vous ferai pas de mal.
-D'où êtes-vous ? Lui demandai-je.
- Je suis du Ciel.
- Et que voulez-vous de moi ?
- Je suis venue pour vous demander de venir ici six mois de suite, le 13 (de chaque mois) à cette même heure. Plus tard je vous dirai qui je suis, et ce que je veux. Ensuite je reviendrai encore ici une septième fois.
- Et moi, est-ce que j'irai au Ciel ?
- Oui, tu iras.- Et Jacinthe ?
- Elle aussi.
- Et François ?
- Lui aussi, Mais il devra dire beaucoup de chapelets.
Je me souviens alors d'avoir posé une question au sujet de deux jeunes filles qui étaient mortes depuis peu. Elles étaient mes amies, et elles venaient à la maison pour apprendre à tisser avec ma soeur aînée.
- Maria des Neves, est-elle déjà au Ciel ?
- Oui, elle y est. (il me semble qu'elle pouvait avoir à peu près 16 ans).
- Et Amélie ?
- Elle doit être au Purgatoire jusqu'à la fin du monde. (il me semble qu'elle pouvait avoir de 18 à 20 ans).
- Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs ?
- Oui, nous voulons bien !
- Vous aurez donc beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort".
C'est en prononçant ces dernières paroles que Notre-Dame ouvrit les mains pour la première fois, et nous communiqua, comme par un reflet qui émanait d'elle, une lumière si intime que, pénétrant notre coeur, et jusqu'au plus profond de notre âme, elle nous faisait nous voir nous-mêmes en Dieu, qui était cette lumière, plus clairement que l'on se voit dans le meilleur des miroirs. Alors, par une impulsion intérieure, qui nous était aussi communiquée, nous sommes tombés à genoux, et nous avons répété du fond du coeur. ''O Très Sainte Trinité, je vous adore !. Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le Très Saint Sacrement ! ''. Après quelque temps, Notre-Dame ajouta :
Que l'on dise le chapelet tous les jours pour obtenir la paix et pour la fin de la guerre !
Puis elle commença à s'élever doucement, en direction du Levant, jusqu'à disparaître dans l'immensité du ciel.

Le 13 Juin 1917

Après avoir récité le chapelet avec Jacinthe et François, et avec les autres personnes présentes, je vis de nouveau le reflet de la lumière qui s'approchait (et que nous appelions l'éclair), puis, ensuite, Notre-Dame sur le chêne vert, exactement comme au mois de mai.
- Que voulez-vous de moi? demandai-je.
- Je veux que vous veniez ici le 13 du mois prochain, que vous disiez le chapelet tous les jours, et que vous appreniez à lire. Je dirai ensuite ce que je veux. Je demandais la guérison d'un malade.
- S'il se convertit (répondit Notre-Dame), il guérira dans l'année.
- Je voudrais vous demander de nous emmener au Ciel.
- Oui, Jacinthe et François je les emmènerai bientôt, mais toi, tu resteras ici encore quelque temps. Jésus veut se servir de toi pour se faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé., Je vais rester ici toute seule? demandai-je avec chagrin.
-Non, ma fille ! Cela te fait souffrir beaucoup? Ne te décourage pas ! Je ne t'abandonnerai jamais. Mon Cœur Immaculé sera ton refuge. et le chemin qui te conduira jusqu'à Dieu.
Au moment où elle disait ces dernières paroles, elle ouvrit les mains et nous communiqua, pour la seconde fois, le reflet de cette lumière immense (qui émanait d'elle). Nous nous y voyions comme submergés en Dieu. Jacinthe et François paraissaient être dans la partie de cette lumière qui s'élevait vers le Ciel, et moi, dans celle qui se répandait sur la terre. Dans la paume de la main droite de Notre-Dame se trouvait un coeur entouré d'épines, qui paraissait s'y enfoncer. Nous avons compris que c'était le Coeur Immaculé de Marie, outragé par les péchés de l'humanité, qui demandait réparation.
Voilà... à quoi nous faisions allusion quand nous disions que Notre-Dame nous avait révélé un secret en juin. Notre-Dame ne nous avait pas ordonné, cette fois, de garder le secret, mais nous sentions que Dieu nous y poussait.

Le 13 juillet 1917

Quelque temps après notre arrivée, à la Cova da Iria, auprès du chêne vert, au milieu d'une grande foule, en disant le chapelet, nous vîmes le reflet de la lumière accoutumée, et ensuite, Notre-Dame sur le chêne vert.

- Que voulez-vous de moi? Demandai-je.
- Je veux que l'on vienne ici le 13 du mois prochain, que l'on continue à dire le chapelet tous les jours, en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu’elle seule peut vous secourir.
- Je voudrais vous demander de nous dire qui vous êtes, et de faire un miracle pour que tous croient que vous nous apparaissez.
- Que l'on continue à venir ici tous les mois. En octobre, je dirai qui je suis, ce que je veux, et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.

Ici je présentai quelques demandes (à Notre-Dame), je ne me rappelle plus bien lesquelles. Ce que je me rappelle, c'est que Notre-Dame dit qu'il fallait réciter le chapelet pour obtenir ces grâces dans l'année. Elle poursuivit :

- Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent spécialement chaque fois que vous ferez un sacrifice: "O Jésus, c'est pour votre Amour, pour la conversion des pécheurs, et en réparation pour les péchés commis contre le Coeur lmmaculé de Marie.

En disant ces dernières paroles, elle ouvrit de nouveau les mains, comme les mois précédents. Le reflet (de la lumière) parut pénétrer la terre, et nous vîmes comme un océan de feu. Plongés dans ce feu (nous voyions) les démons et les âmes (des damnés) (Celles-ci étaient) comme des braises transparentes, noires ou bronzées, ayant forme humaine. Elles flottaient d'elles-mêmes, avec des nuages de fumée, tombant de tous côtés semblables aux étincelles qu'on voit dans les grands incendies, sans poids, ni équilibre, au milieu de cris et gémissements de douleur et de désespoir, qui épouvantaient et faisaient trembler de peur. C'est à la vue de ce spectacle que j'ai dû jeter le cri que l'on dit avoir entendu de moi. Les démons se distinguaient (des âmes des damnés) par des formes horribles et répugnantes d'animaux extraordinaires et inconnus, mais transparentes, semblables à de noirs charbons embrasés. Effrayés, et comme pour demander secours, nous avons alors levé les yeux vers Notre-Dame qui nous dit avec bonté et tristesse :

Vous avez vu l'enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. Si l'on fait ce que je vous dis, beaucoup âmes se sauveront, et on aura la Paix. guerre va finir, Mais si l'on ne cesse pas d'offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, en commencera une autre pire. Quand vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue. Sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne (pour montrer) qu'il va punir le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine, et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père. Pour l’empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Coeur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. "Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira, et on aura la paix. Sinon, la Russie répandra ses erreurs a travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Eglise. Les bons seront martyrisés. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir. Plusieurs nations seront anéanties...

"Finalement mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal sera conservé toujours le dogme de la foi, etc...''Cela, ne le dites à personne. A François, oui, vous pouvez le dire. Quand vous dites le chapelet, dites après chaque dizaine : "O mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l'Enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, principalement celles qui ont le plus besoin" (de votre miséricorde !). Suivit un instant de silence, et je fis cette question :
- Vous ne me demanderez rien d'autre ?
- Non, aujourd'hui, je ne te demanderai rien d’autre. Et, comme de coutume, elle commença à s'élever dans la direction du Levant, jusqu'au moment où elle disparut dans l'immensité du firmament.

Les 13 - 19 août 1917

Comme j'ai raconté ce qui s'est passé ce jour-là, je ne m'y arrête pas, et je passe à l'apparition (qui eut lieu) à mon avis le 15 à la fin de l’après-midi.

J 'étais avec les brebis, en compagnie de François et de son frère Jean, au lieu appelé "Valinhos" et je sentis que quelque chose de surnaturel s'approchait, et nous enveloppait. Soupçonnant que Notre-Dame allait apparaître et regrettant que Jacinthe ne pas là pour la voir, je demandai à son frère Jean d'aller l'appeler. Comme il ne voulait pas y aller, je lui offris pour cela deux "vinteus", et il y alla en courant. Entre temps, je vis avec François le reflet de la lumière que nous appelions l'éclair. Jacinthe étant arrivée nous avons vu, un instant après, Notre-Dame au-dessus d'un chêne vert.

- Que voulez-vous de moi (demandai-je).
- Je veux que vous continuiez à aller à la Cova da Iria le 13, que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours. Le dernier mois, je ferai le miracle, pour que tout le monde croie.
- Que voulez-vous que l'on fasse de l'argent que les gens laissent à la Cova da Iria ?
- Que l'on fasse deux brancards (de procession). Tu porteras l'un avec Jacinthe et deux autres petites filles, vêtues de blanc. L'autre, c'est François qui le portera avec trois autres petits garçons. L'argent des brancards sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire et ce qui restera sera pour aider (à construire) une chapelle que l'on fera faire.
- Je voudrais vous demander la guérison de plusieurs malades.
- Oui, j'en guérirai quelques-uns durant l’année. Elle prit alors un air plus triste (et ajouta) :
- Priez, priez beaucoup, et faites de sacrifices pour les pécheurs ! Il y a beaucoup d'âmes qui vont en enfer parce qu'il n'y a personne pour se sacrifier et prier pour elles.

Et, comme de coutume, elle commença à s'élever en direction du Levant.

Le 13 septembre 1917

Au moment où l'heure approchait, je suis allée là-bas avec Jacinthe et François, au milieu d'une foule de personnes, qui nous laissait avancer difficilement. Les chemins étaient remplis de monde... Enfin, nous sommes arrivés à la Cova da Iria, auprès du chêne vert, et nous avons commencé à réciter le chapelet avec le peuple. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière, et ensuite Notre-Dame sur le chêne vert.
Elle nous dit :
- Que l'on continue à réciter le chapelet pour obtenir la fin de la guerre. En octobre viendront aussi Notre-Seigneur, Notre-Dame des Douleurs, et Notre-Dame du Carmel, Saint Joseph avec l'Enfant Jésus, pour bénir le monde. "Dieu est content de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde. Portez-la seulement durant le jour".
- On m'a prié (dis-je) de vous demander bien des choses: la guérison de plusieurs malades, d'un sourd-muet...
- Oui, j'en guérirai quelques-uns, les autres, non. En octobre je ferai le miracle pour que tout le monde croie.
Et commençant à s'élever dans les airs, elle disparut comme d'habitude..

Le 13 octobre 1917

Nous avons quitté la maison de bonne heure, pensant bien que le chemin serait long. Le peuple était là en foule. Il pleuvait à torrent. Ma mère, craignant que ce fut le dernier jour de ma vie, le coeur déchiré par l'inquiétude de ce qui allait arriver, avait voulu m'accompagner.
Sur le chemin (se reproduisaient) les scènes du mois précédent, plus nombreuses et plus émouvantes. Même la boue des chemins n'empêchait pas ces gens de se mettre à genoux, dans une attitude humble et suppliante. Arrivés à la Cova da Iria, auprès du chêne vert, poussée par un mouvement intérieur, je demandai à la foule de fermer les parapluies pour réciter le chapelet. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière et, ensuite, Notre-Dame sur le chêne vert.
- Que voulez-vous de moi (demandai-je).
- Je veux te dire que l'on élève une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à dire le chapelet tous les jours. La guerre va finir, et les militaires reviendront bientôt chez eux.
-J'aurais beaucoup de choses à vous demander : de guérir plusieurs malades, de convertir les pécheurs...
- Les uns, oui, les autres, non. Il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. Notre-Dame prit alors un air plus triste :
- Qu'ils n'offensent pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car il est déjà trop offensé !"

Ouvrant les mains, elle les fit réfléchir alors sur le soleil. Et tandis qu'elle s'élevait, le reflet de sa propre lumière continuait à se projeter sur le soleil. Voici le motif pour lequel j'ai crié qu'on regarde le soleil. Mon but n'était pas d'appeler l'attention de la foule de ce côté. Je ne me rendais même pas compte de sa présence. Je le fis seulement, entraînée par un mouvement intérieur qui m'y poussait. Notre-Dame, une fois disparue dans l'immensité du firmament, nous avons vu, auprès du soleil, saint Joseph avec l'Enfant Jésus, et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant Jésus paraissaient bénir le monde, avec les gestes qu'ils faisaient de la main, en forme de croix. Peu après, cette apparition s'étant évanouie, j'ai vu Notre-Seigneur et Notre-Dame (sous une forme) qui donnait l'idée d'être Notre-Dame des Douleurs, Notre-Seigneur paraissait bénir le monde de la même manière que (l'avait fait) saint Joseph. Cette apparition disparut, et il me sembla voir encore Notre-Dame avec un aspect semblable à Notre-Dame du Carmel.

Voilà, Monseigneur, l'histoire des apparitions de Notre-Dame à la Cova da Iria, en 1917. Chaque fois que, pour quelque motif, j'avais à en parler, je cherchais à le faire avec le moins de paroles possibles, dans mon désir de garder pour moi seule les choses plus intimes, qu'il me coûtait tant de révéler. Mais comme elles sont à Dieu, et non à moi, et que Dieu maintenant, par le moyen de votre Excellence, me les réclame, les voilà. Je restitue ce qui ne m 'appartient pas. De propos délibéré, je ne réserve rien, il me semble que doivent manquer seulement certains détails relatifs aux demandes que je faisais. Comme c'étaient des choses purement matérielles, je ne leur attachais pas tant d'importance, et, peut-être à cause de cela, elles ne se sont pas gravées aussi vivement dans mon esprit. Et aussi il y en avait tant, tant... C'est peut-être parce que j’étais préoccupée des grâces sans nombre que je devais demander à Notre-Dame, que j'ai fait l'erreur de croire que la guerre finirait le jour même du 13. Beaucoup de personnes se sont montrées assez surprises de la mémoire que Dieu a bien voulu m'accorder. Par la bonté infinie de Dieu, ma mémoire est assez privilégiée, dans tous les sens du mot. Mais dans les choses surnaturelles, il n'y a pas lieu d'en être surpris parce qu'elles se gravent dans l'esprit de telle manière qu'il est presque impossible de les oublier. Pour le moins, le sens des choses qu'elles manifestent ne s'oublie jamais, à moins que Dieu ne veuille aussi les faire oublier".

 


             

Soeur Lucie en compagnie de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II

 


 

Récemment, le 13 février 2005 nous avons appris le décès de Soeur Lucie Dos Santos au Carmel de Coimbra

       

 

Soeur Lucie, priez pour nous et pour notre monde auprès de Notre Dame de Fatima


 

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Dernière mise à jour : 6 mars 2005